L’humanité peut-elle s’éloigner de la nature ?
Première étape : analysez le sujet
1. Formulez deux questions proches mais différentes et expliquez chaque fois la différence.
Les hommes se sont-ils éloignés de la nature ? Ce sujet interroge un fait : l’évolution des hommes consiste-t-elle en un éloignement vis-à-vis de la nature ? Notre question est une question de droit : que peut l’homme ? Ici, ce ne sont pas ce que font les hommes dont il est question, mais l’humanité en général et de sa destination.
Quels sont les liens entre l’humanité et la nature ? Cette question interroge de manière large la relation entre l’humanité et la nature, en présupposant qu’un lien les unit. Notre sujet interroge une évolution précise de cette relation : peut-elle prendre la forme d’un éloignement dont l’humanité serait le sujet ? En quoi en est-elle alors l'agent ?
2. Analysez les présupposés :
Se demander si l’humanité peut ou non s’éloigner de la nature, c’est admettre une relation de proximité, voire une intégration de l’humanité au sein de la nature. L’éloignement n’est pas donné, mais éventuellement à atteindre, au fil d’une évolution ou d’un effort d’émancipation.
3. Définissez :
a-t-elle la possibilité, la capacité ?
a-t-elle le droit ? La question a alors une dimension morale.
La nature : ensemble de ce qui existe indépendamment de l’activité humaine, réalité extérieure. La nature peut être conçue comme un principe de production ou comme de la matière. La nature se définit alors comme le règne de lois universelles auxquelles tous les corps sont soumis.
L’environnement, dans lequel l’homme vit et sur lequel il agit.
Une nature : définit ce qui est propre à un être, son essence.
L’humanité ne se définit pas en référence à la nature, mais par son appartenance au règne de la culture, chaque peuple imposant sa propre législation, ses propres normes. L’humanité correspond à une idée générale, ce n’est pas l’objet d’une expérience empirique, concrète.
4. Identifiez des manières alternatives de parler de l’homme
L’homme peut être défini comme être vivant : on prend en compte la nature biologique de l’espèce humaine.
Deuxième étape : identifiez le paradoxe
D’un côté, l’humanité semble avoir vocation à se défaire progressivement de sa dépendance à l’égard de la nature afin de vivre selon ses propres choix et ses propres lois.
D’un autre côté, les hommes sont des êtres vivants dont il semble aussi absurde que dangereux de nier l’appartenance à la nature.
Troisième étape : formulez le problème
Est-ce que les sociétés humaines sont capables de dépendre de moins en moins de la nature, ou bien les individus qui composent ces sociétés, parce qu’ils sont précisément des hommes, sont-ils nécessairement proches de la nature ?
Si le propre de l’humanité semble être de s’éloigner progressivement de la nature en s’affranchissant de la soumission à ses lois, les hommes peuvent-ils nier leur appartenance à la nature ?
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